La santé de nos compagnons à quatre pattes est une priorité absolue, en particulier pour les races rustiques et actives comme les chiens de berger. Le sujet du vermifuge des chiens de berger (Croatie, Majorque, Mioritza) est particulièrement sensible car il touche à la fois à la prévention des maladies parasitaires et aux spécificités génétiques propres à ces lignées de travail. Que vous soyez propriétaire d’un vif Berger Croate, d’un robuste Berger de Majorque (Ca de Bestiar) ou d’un imposant Berger Mioritza, établir un protocole de déparasitage adapté est essentiel.
Dans cet article, nous explorerons les meilleures pratiques pour protéger votre chien contre les parasites internes, les risques spécifiques liés à la sensibilité médicamenteuse (MDR1) fréquente chez les bergers, et le calendrier idéal pour administrer les traitements.
Pourquoi le vermifuge est-il crucial pour votre chien de berger ?
Les chiens de berger sont, par nature, des animaux d’extérieur. Qu’ils travaillent sur troupeau ou qu’ils soient simplement des compagnons de randonnée, le Berger Croate, le Majorque et le Mioritza sont constamment exposés à l’environnement. Ils reniflent le sol, boivent parfois dans des flaques d’eau et peuvent être en contact avec les déjections d’autres animaux sauvages ou domestiques.
Les vers intestinaux (ascaris, ténias, ankylostomes) ne sont pas de simples désagréments. Une infestation massive peut entraîner :
- Des troubles digestifs graves (diarrhées, vomissements).
- Une perte de poids et un retard de croissance chez le chiot.
- Une anémie et une fatigue chronique.
- Une détérioration du pelage.
- Un affaiblissement du système immunitaire.
Pour maintenir la santé globale du chien de berger, le vermifuge n’est pas une option, c’est une nécessité préventive.
La sensibilité médicamenteuse (MDR1) : une alerte pour les bergers
L’un des points les plus critiques lorsque l’on aborde le sujet du vermifuge des chiens de berger est la mutation du gène MDR1 (Multi-Drug Resistance). Bien que cette mutation soit très célèbre chez le Colley ou le Berger Australien, elle concerne potentiellement de nombreuses races de berger.
Qu’est-ce que le gène MDR1 ?
Ce gène code pour une protéine chargée de protéger le cerveau contre certaines toxines. Lorsqu’il est muté, la barrière hémato-encéphalique ne filtre plus certaines molécules médicamenteuses, qui deviennent alors neurotoxiques et peuvent être mortelles.
Les molécules à éviter
Certains vermifuges courants contiennent des molécules de la famille des avermectines (comme l’ivermectine) ou de la loperamide.
Est-ce que le Berger Croate, le Majorque ou le Mioritza sont touchés ?
Si la prévalence est moins documentée que chez le Colley, la prudence reste de mise avec toutes les races pastorales. Il est fortement recommandé de faire effectuer un test génétique (simple frottis buccal chez le vétérinaire) pour connaître le statut de votre chien (Homozygote sain, Hétérozygote ou Homozygote muté) avant d’administrer certains antiparasitaires. Demandez toujours des produits certifiés sans danger pour les chiens porteurs de la mutation MDR1.
Quel calendrier de vermifugation respecter ?
La fréquence d’administration dépend de l’âge du chien et de son mode de vie. Voici un guide général pour vos bergers.
Pour les chiots (jusqu’à 6 mois)
Les chiots sont souvent contaminés par leur mère in utero ou via le lait maternel. Leur système immunitaire étant immature, ils sont très vulnérables.
- Fréquence : Toutes les 2 semaines de l’âge de 15 jours jusqu’à 2 mois, puis une fois par mois jusqu’à 6 mois.
Pour les chiens adultes
Pour un chien adulte vivant principalement à l’intérieur et sortant en laisse :
- Fréquence : 2 fois par an (printemps et automne).
Pour un chien actif, vivant à la campagne, en contact avec des troupeaux ou d’autres chiens (ce qui est le cas classique des spécificités de ces races) :
- Fréquence : 4 fois par an, soit à chaque changement de saison.
Les différents types de parasites internes
Pour bien choisir son vermifuge, il faut comprendre l’ennemi. Les vermifuges à large spectre sont souvent recommandés car ils traitent plusieurs types de vers simultanément.
Les Nématodes (vers ronds)
Ce sont les plus fréquents, notamment les ascaris. Ils ressemblent à des spaghettis et peuvent parfois être visibles dans les selles ou les vomissements en cas de forte infestation.
Les Cestodes (vers plats)
Le plus connu est le Ténia. Il se transmet souvent par l’ingestion de puces lors du toilettage. On repère sa présence par des anneaux ressemblant à des grains de riz autour de l’anus du chien.
Les Protozoaires (Giardia, Coccidies)
Ces parasites microscopiques ne sont pas toujours éliminés par les vermifuges classiques. Si votre chien souffre de diarrhées persistantes malgré le vermifuge, il faut consulter pour un traitement spécifique. Une bonne gestion de la nutrition est aussi clé pour soutenir la flore intestinale, et il existe un lien entre alimentation et parasites qu’il ne faut pas négliger.
Comment administrer le vermifuge ?
Les chiens de berger sont intelligents et peuvent être méfiants. Lui faire avaler un comprimé n’est pas toujours une mince affaire.
- Les comprimés appétents : De plus en plus de laboratoires proposent des comprimés ayant le goût de viande. C’est la solution la plus simple.
- La pâte orale : Souvent utilisée pour les chiots, elle s’injecte directement dans la gueule via une seringue graduée.
- Les pipettes (Spot-on) : Le produit s’applique sur la peau, entre les omoplates. C’est une excellente alternative si votre Berger Mioritza, par exemple, refuse catégoriquement d’avaler quoi que ce soit. Attention cependant à bien écarter les poils denses de ces races pour que le produit pénètre la peau.
Vermifuges naturels vs chimiques
Une tendance croissante consiste à utiliser des produits naturels (terre de diatomée, graines de courge, ail en petite quantité). Si ces solutions peuvent aider à créer un environnement intestinal hostile aux vers, elles sont souvent insuffisantes en cas d’infestation avérée.
Pour les chiens de berger vivant en extérieur (Croate, Majorque, Mioritza), le risque parasitaire est élevé. Il est recommandé d’utiliser des vermifuges vétérinaires dont l’efficacité clinique est prouvée, quitte à alterner avec des solutions naturelles en prévention intermédiaire.
Les symptômes qui doivent vous alerter
Même si vous respectez le calendrier, une infestation peut survenir entre deux prises. Surveillez ces signes :
- Le signe du “traîneau” (le chien se frotte l’anus au sol).
- Un abdomen gonflé (surtout chez le chiot).
- Un appétit démesuré sans prise de poids, ou au contraire une perte d’appétit.
- Un pelage terne et piqué.
- De la toux (certains vers migrent vers les poumons).
Conclusion
Le vermifuge des chiens de berger (Croatie, Majorque, Mioritza) est un pilier de la médecine préventive. En raison de leur mode de vie actif et de leurs prédispositions génétiques potentielles (MDR1), le choix du produit et la régularité du traitement ne doivent pas être laissés au hasard. Consultez votre vétérinaire pour établir un plan annuel adapté à votre compagnon et assurez-lui une vie longue et saine à vos côtés.
Questions fréquemment posées
À quelle fréquence dois-je vermifuger mon chien de berger adulte ?
Pour un chien de berger adulte ayant une activité extérieure normale (promenades, contact avec d’autres chiens), il est recommandé de le vermifuger 4 fois par an, soit à chaque changement de saison. Pour les chiens citadins sortant peu, 2 fois par an peuvent suffire.
Le Berger Croate et le Mioritza sont-ils sensibles à l’ivermectine ?
Comme beaucoup de chiens de berger, ces races peuvent être porteuses de la mutation du gène MDR1 qui rend l’ivermectine et d’autres médicaments dangereux, voire mortels. Il est impératif de faire un test génétique ou d’utiliser par précaution des vermifuges certifiés sans danger pour les chiens MDR1.
Puis-je donner le vermifuge en même temps que le traitement anti-puces ?
Oui, c’est possible, mais il faut éviter de surcharger l’organisme du chien. Il existe des produits “tout-en-un” (comprimés ou pipettes) qui traitent à la fois les parasites internes et externes. Si vous utilisez deux produits distincts, il est souvent conseillé d’espacer les prises de quelques jours.
Comment savoir si le vermifuge a fonctionné ?
Si votre chien était infesté, vous pouvez voir des vers morts dans ses selles dans les 24 à 48 heures suivant la prise. Si vous ne voyez rien, cela signifie soit qu’il n’avait pas de vers, soit qu’ils ont été digérés. L’amélioration de l’état général du chien (poil brillant, selles normales, vitalité) est le meilleur indicateur à long terme.